Expositions

Carte blanche à Min Jung-yeon

Musée national des arts asiatiques – Guimet

La notion de réconciliation est à l’origine de l’installation de Min Jung-yeon, artiste invitée par le MNAAG pour cette nouvelle carte blanche confiée à un artiste contemporain. L’œuvre s’appuie sur l’histoire de cette jeune femme coréenne et la réalité tragique d’un pays scindé en deux depuis soixante-six ans. Dans le monde à l’extrême délicatesse de Min Jung-yeon, agitation et calme, plein et vide se relaient, éléments figuratifs et zones d’abstraction cohabitent. L’installation présentée dans la rotonde du 4e étage réunit différents éléments et matériaux tout en préservant l’intégrité de chacun, pour créer une harmonie nouvelle.

Née en 1979, Min Jung-yeon grandit dans la campagne sud-coréenne où elle observe et s’immerge dans la nature qui l’entoure. Diplômée en arts plastiques à l’Université Hongik de Séoul en 2003, puis aux Beaux-Arts de Paris (ENSBA) en 2006, l’artiste vit depuis en France et poursuit une œuvre empreinte de sa culture d’origine, celle d’une Corée contemporaine tiraillée entre consumérisme et tradition.

Son socle théorique est double. Min Jung-yeon convoque la pensée de Lao-Tseu sur les contraires – envisagés comme nécessaires et générateurs de nouveauté – et inscrit sa création dans cette conception millénaire selon laquelle le vide n’est pas vide mais créateur d’énergie. La recherche contemporaine et les considérations sur le temps et l’espace du physicien quantique Carlo Rovelli sont également source d’inspiration : si l’on croyait autrefois l’espace vide, l’on parle aujourd’hui de matière « noire » ou « transparente » dont l’essentiel reste à découvrir.

À partir de ces éléments réels, philosophiques et scientifiques, Min Jung-yeon a conçu une œuvre monumentale et immersive. Le visiteur y est à la fois maître de sa déambulation et pris malgré lui dans un kaléidoscope immense où se tissent des entrelacs en superposition. Le reflet dans le miroir est la seule réalité d’un temps qui n’a pas d’ordre. Les visions en strates alternent en permanence. S’y opère une dynamique organique sans fin.

L’installation est complétée par la présentation au 3e étage de la collection de pierres coréennes patiemment collectées par Min Moung-Chul, père de Min Jung-yeon, perpétuant une tradition originaire de Chine et apparue au 14e siècle dans les milieux aristocratiques et lettrés coréens. Ensemble d’inspiration philosophique et poétique, ces pierres sont le réceptacle d’une idée projetée par le collectionneur qui a transmis à sa fille l’art de regarder la nature.

Source : https://www.guimet.fr/event/carte-blanche-a-min-jung-yeon-reconciliation/

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